Critique par Sibylline – Des débuts prometteurs
Je déteste parler de livres dont je connais les auteurs. Je trouve que cet exercice pose un vrai problème. Si la personne vous est sympathique et que vous savez qu’elle a mis tout son cœur dans l’ouvrage en question, vous n’avez aucune envie de le lui briser (le cœur) en lui annonçant, le cas échéant que c’est raté. Si au contraire, la personne est une vraie calamité sur le plan humain et que vous la détestez, vous ne désirez pas davantage lui être utile en disant possiblement du bien de son livre. Je schématise, mais il y a bien évidemment tout un réseau très complexe de relations et interférences qui se met en branle dès que l’ouvrage dont vous voulez parler n’est plus un pur objet intellectuel, mais devient un être de tripes et de sang, ainsi qu’un être social évoluant dans votre sphère. Quoi que vous fassiez, il y aura des répercutions qui ne seront pas littéraires. Bref, je déteste parler des livres dont je connais les auteurs ne serait-ce qu’un peu, et pour tout dire, je ne le fais pas, car c’est bien connu, je ne fais plus que ce que je veux. Mais là, il va y avoir une exception maintenant que je vous ai prévenus de la gageure. Olivier Michael Kim a fait énormément pour lecture/Ecriture. Il s’est chargé bénévolement de tout le codage du site. Ce n’est pas rien. Il l’a fait par pur intérêt pour l’entreprise dans laquelle je me lançais alors qu’il ne me connaissait même pas, et aussi, il faut bien l’avouer, parce que c’est quelqu’un d’extrêmement gentil. Si on y regarde bien, il ressemble beaucoup au héros de ce roman dont je vais vous parler maintenant. Si bien qu’il m’aurait de toute façon été impossible de dire du mal de son livre, mais j’aurais parfaitement pu ne rien dire du tout. C’est ce que j’avais annoncé que je ferais, mais au bout du compte, j’ai passé un excellent moment avec cette lecture, et je vais vous en parler.
Emmanuel Chan est informaticien. Il s’occupe du réseau informatique d’un hôpital, il est marié et jeune père de famille et ses loisirs l’orientent vers les jeux de rôle. Il est en déplacement du côté d’Arcachon pour un poste qu’il essaie d’obtenir. Il en profite pour rencontrer une amie qui habite par là. Au même moment, il se passe de drôles de choses dans la région. Les parcs à huitres et le littoral subissent des contrôles exceptionnels et inexpliqués, tandis que plusieurs malades décèdent en présentant des symptômes absolument incompréhensibles.
Après avoir été arrêté par la police qui l’a pris pour un autre dans ce mystère, Emmanuel décide, pour se venger, de tirer toute l’affaire au clair au lieu de s’empresser de l’oublier. Nous verrons comment ses qualités personnelles non négligeables, mais très différentes de celles des super-héros habituels, et son réseau de relations vont venir à bout de cette énigme effrayante qui tient en échec les professionnels les plus officiels et les plus coriaces.
Nous découvrons avec lui un nouveau héros extrêmement prometteur qu’on a envie de retrouver bientôt dans d’autres aventures. Bon père, bon mari, soucieux de ses amis, optimiste, confondant parfois vie réelle et jeux virtuels, et doté d’un fort sens de la justice, je suis sûre qu’il va plaire à un tas de lecteurs.
L’histoire est originale et très bien documentée. C’est remarquable pour un auteur débutant. Ce sont en général justement les deux choses qui manquent : l’originalité et des connaissances techniques capables de soutenir correctement la fiction. Je pense que l’ensemble aurait mérité d’être davantage travaillé pour certains passages, mais je crois que l’auteur a un peu manqué de temps (un concours à gagner, que voulez-vous). Ne doutons pas que la suite, car j’espère qu’il y en aura une, sera encore meilleure. Quatre étoiles pour tout ce potentiel que j’espère voir exploiter. Soutenons-le !
Critique par Tistou – Premier roman
Rare de lire un roman à la naissance duquel vous avez assisté. Les pages électroniques du « Mal de la mer » se trouvent encore en fichier Word dans les classeurs de mon PC !
Olivier Michael Kim, ça vous dit quelque chose ? Il intervenait sur le site il y a… quelque temps. On trouve encore son nom en bas de la page d’ouverture puisque c’est lui qui a conçu le catalogue… Il était prolifique en son temps et se distinguait par une belle imagination donnant naissance à des histoires… « rebondissantes ».
Et Olivier Michael Kim s’essayait en même temps à un format plus long que celui des nouvelles. Il y avait eu un premier essai que j’avais vu passer et qui n’a pas donné apparemment lieu à publication. Et puis « le mal de la mer ». Dans mon PC donc encore. Et sur ma table sous une forme solide à base de cellulose et d’encre ; un livre quoi !
Ayant fréquenté OMK sur le site, ayant largement échangé avec lui, l’ayant même rencontré, j’ai retrouvé dans « Le mal de la mer » des éléments que j’ai pu décrypter sans trop de difficultés, des éléments de sa vie réelle : le métier d’Emmanuel, informaticien, la localisation et la personnalité de son amie, ostréicultrice sur la côte atlantique, portant le prénom d’Erika !…
De quoi s’agit-il ? Emmanuel Chan est un jeune informaticien talentueux opérant dans le milieu hospitalier parisien. Il a envie de se rapprocher de l’océan et voilà justement qu’on lui propose un entretien à La Rochelle… Il va y aller, en profiter pour retrouver Erika, son amie. Tout est pour le mieux. Oui, sauf que… des morts suspectes apparaissent dans la mer – un mal de la mer ? – et Emmanuel va forcément venir y fourrer son nez.
Il est question d’incursions de politiques dans le champ médical, de gros intérêts en jeu,… Olivier Michael Kim s’amuse manifestement à triturer tout ceci pour nous livrer le genre de polar qui se lit d’une traite. Les courts chapitres qui le composent y sont aussi pour beaucoup dans la confection d’un rythme qu’on pourrait qualifier de trépidant.
Intéressant de lire ce qu’un ami a pu concocter. Remuant de lire in fine, dans les « notes de l’auteur » :
« Je remercie le personnel des Hôpitaux de Paris pour leur contribution à mes élucubrations scientifiques. Merci Erika de m’avoir fait découvrir ta Charente-Maritime. Sans oublier mes premiers lecteurs qui m’ont librement critiqué. »
A noter que « Le mal de la mer » a reçu le 2ème Prix Nuits noires…