La souris bleue – Kate Atkinson

Critique par Caroline  – Roman inclassable à lire d’urgence

La souris bleue suit les pas d’un détective privé, Jackson Brodie, qui enquête sur des affaires criminelles non résolues à Cambridge. Comme toujours avec Kate Atkinson, l’intrigue est loin d’être linéaire. Plusieurs histoires s’entremêlent, et les allers retours entre le passé et le présent sont légion. Tous ces récits s’articulent cependant autour d’un thème commun : les relations parents-enfants (et plus particulièrement les relations père-fille), avec ce qu’elles peuvent avoir de touchant, mais aussi d’excessif et de malsain. La structure du récit est complexe, et pourtant Kate Atkinson ne perd jamais son lecteur, montrant là l’étendue de son talent et la fluidité de son style.

Ce que j’admire le plus chez cet auteur, c’est la virtuosité avec laquelle elle fait passer le lecteur du rire aux larmes. Le roman aborde des thèmes très durs (l’inceste notamment), et pourtant l’humour est omniprésent. Les passages déchirants alternent en permanence avec des situations burlesques où l’ironie et la causticité de Kate Atkinson font des étincelles.
En outre, ses personnages sont profondément humains, ce qui les rend très attachants. Ils ont leurs failles, leurs secrets, leurs défauts. Kate Atkinson fait preuve d’une très grande finesse psychologique dans la description des protagonistes, et l’on sort véritablement bouleversé de certains chapitres.

Ce roman inclassable (à la fois polar, étude de moeurs et récit humoristique) est à lire d’urgence.

Critique par Clochette  – Entre polar et études de moeurs

« Vérité première de tout interrogatoire, les gens regardent à gauche quand ils se souviennent, à droite quand ils inventent. »

Julie et Amélia, à la mort de leur père, contacte Jackson, un détective privé, pour une demande pour le moins déconcertante : elles veulent retrouver Olivia, leur soeur, disparue des années plus tôt au milieu de la nuit alors qu’elle dormait sous une tente et n’avait que quatre ans. A l’époque, elle avait disparu avec sa peluche, une souris bleue. Or, celle ci vient d’être retrouvée dans le tiroir du bureau de leur père suite au décès de ce dernier.

Parallèlement il doit aussi résoudre un meurtre, celui de Laura, la fille préférée de Théo, brutalement assassinée sans raison apparente. Théo, que ce meurtre a brisé, a passé les dix dernières années de sa vie à enquêter sans succès. Il faut dire que le seul indice qu’il ait est plutôt mince. En effet, il sait seulement que l’assassin portait un pull de golf jaune. L’enquête à l’époque n’a rien donné et cela l’obsède. Il décide donc de s’en remettre à Jackson.

Enfin il se voit confier une troisième affaire : retrouver la fille de Michelle qui a abattu il y a plusieurs années son mari à coup de hache et a donc été obligée de confier son enfant à d’autres personnes lorsqu’elle s’est retrouvée en prison.

Jackson Brodie, ancien flic devenu détective privé, se retrouve donc sollicité pour résoudre des meurtres ou des disparitions inexplicables et inexpliquées mais qui ont toutes un point commun : un drame familial.

Parfois déroutant car se présentant au départ sous forme de petites nouvelles relatant les diverses intrigues, ce livre se lit avec beaucoup de plaisir. Plus qu’une enquête policière (la fin à ce niveau est plutôt décevante), il séduit par ses intrigues familiales, une réflexion sur les relations parents-enfants excessives et une galerie de personnages pour le moins drôles, avec notamment la description des relations familiales et le portrait des trois soeurs d’Olivia qui sont des moments extrêmement cocasses.

Critique par Morwenna – Brillantissime!

Je me suis régalée avec ce roman.

Je ne connaissais pas du tout cet(te) auteur(e)

Au début, son style très particulier m’a surprise: elle use et abuse des parenthèses (comme moi), nous trimballe d’un personnage à un autre, changeant ainsi de focalisation, passe parfois du coq à l’âne – comme si elle suivait les pensées des protagonistes -, en nous révélant des anecdotes savoureuses mais – apparemment – hors sujet.(vous avez vu, je tente de me mettre aux tirets…).

Cependant, passées les premières pages, je me suis coulée dans cette écriture décapante. Kate (je me permet d’utiliser son prénom, je sens que l’on va devenir de grandes copines toutes les 2), du bout de sa plume acide, m’a fait passer du sourire aux mouchoirs. Sa prose est à la fois cynique et poétique, mais toujours agréable. « La Souris Bleue » est plus qu’un roman policier, plus qu’une critique de moeurs, plus qu’un recueil de tranches de vie. C’est tout cela et bien plus encore. C’est une oeuvre unique, sensible, terriblement lucide, férocement drôle. Pleine de finesse et d’émotions, aussi.

Une merveilleuse découverte!

Critique par Keisha  – Une lecture pétillante

Ingrédients : du temps libre devant soi, sur un jour ou deux. Canapé, thé et pluie moche au dehors peuvent aider.
Bien mélanger. Devenir asociale.

Résultat : chouette moment de lecture pétillante.

Premier volume où apparaît le détective Jackson Brodie, dont on devine aisément le cœur gros comme ça. Alors que sa seule enquête le mène à filer une hôtesse de l’air soupçonnée d’infidélité, voilà que lui tombent en même temps des recherches plus ardues sur des faits bien refroidis. Trente quatre ans auparavant, une petite fille disparaît, et ses sœurs retrouvent son doudou, une Souris bleue, dans le bureau de leur père récemment décédé. Dix ans plus tôt, qui a tué Laura, et pourquoi? Son père, qui a mis sa vie entre parenthèses, se décide à ré-ouvrir les recherches. Vingt cinq ans en arrière, une jeune mère épuisée abat son mari d’un coup de hache.

Jackson Brodie va dénouer tout ces écheveaux, avec de bons coups de pouce du destin et un peu de flair, entre deux disputes avec son ex-épouse et une vie de papa poule affolé par les dangers pouvant roder autour de sa fille de huit ans. Un drame durant son enfance pèse sur sa vie.

Du bien dense, non? Les personnages prennent vie, deviennent attachants, on oscille entre comédie et tragédie, c’est drôle et c’est poignant. Les petits détails peuvent d’éclairer quelques pages plus loin, le découpage est parfait, le lecteur en sait parfois plus que Brodie, et jusqu’au bout il est secoué par des rebondissements.

Antoine
Antoine
Passionné de livre depuis mon plus jeune âge, je vous propose de partager cette passion de la Plume sur ce site internet.
Partagez sur les réseaux
A ne pas manquer

Solal – Albert Cohen

Critique par Tistou - A éclipses Quelques romans vous font cette impression : vous les attaquez, maussade, pas trop séduit, vous les continuez un tantinet...

Ilium – Olympos – Dan Simmons

Critique par Le Bibliomane - La guerre de Troie n'aura pas lieu Dan Simmons est un de ces auteurs de S.F. que j'ai connu sur...

L’été de cristal – Trilogie berlinoise – 1 – Philip Kerr

Critique par Sibylline - Les violettes de Mars Trilogie berlinoise Philip Kerr a rédigé trois excellents romans policiers tout à fait originaux en cela que leur...

Les derniers articles

Pour continuer la lecture